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Brasília, capitale fédérale du Brésil, m'accueille après un voyage sans histoire de 9h. Le bus (trop) climatisé et les sièges inclinables m'ont permis de passer une nuit (très) hachurée mais néanmoins (relativement) reposante.
A mon arrivée il pleut et la température est fraîche. Le ciel est bas, très couvert, et l'ambiance humide. Ces premières pluies brésiliennes vont se marier à merveille avec la thématique de l'architecture...Ou pas. Silence, ça tourne, action !
Le génial et prolixe architecte brésilien Oscar Niemeyer, à qui l'on doit nombre des bâtiments de cette capitale fédérale construite entièrement en l'espace de 10 ans, et inaugurée en 1960 au milieu de nulle part afin de coloniser l'immensité intérieure du Brésil, a eu l'idée farfelue de dessiner la ville en forme d'avion.Vous avez bien lu. Avion.
Il a aussi imaginé un nouveau système d'adresses et une nouvelle organisation de la ville connus en architecture sous le nom de modernisme. C'est grandiose, les avenues sont gigantesques, les bâtiments rivalisent de beauté architecturale sous la pluie comme sous le soleil qui m'accompagnent alternativement. Mais c'est pas conçu pour les piétons. Ni d'ailleurs pour le trop grand nombre d'habitants qui colonisent les villes satellites de Brasília qui n'ont ni le design des bâtiments de Brasília, ni la forme d'un avion. Ces brésiliens qui travaillent à Brasília bouchonnent copieusement à l'heure de se rendre au travail ou de sortir du bureau comme dans toute ville moderne...pas très révolutionnaire.
Le modernisme a vécu et nombre de brésiliens ici reprochent également le manque de vie sociale, culturelle et artistique de cette ville un peu déconnectée, hors du temps, à la limite de la science-fiction. Brasília est à mon sens à l'image de la Praça dos tres Poderes, (la place des trois pouvoirs) où officient côte à côte l'ensemble des organes décisionnels du Brésil. Cette place gigantesque et démesurée, lisse et épurée abrite l´élite politique du pays dans un environnement urbain, une esplanade et plus généralement un mode de vie absolument pas représentatif de l´ensemble du pays. Ceci expliquerait-il cela ?
Cette ville reste malgré tout superbe visuellement, surtout la nuit, et c'est extraordinaire de possibilité pour faire du skateboard (!) Mais cela reflète-il suffisamment le Brésil pour incarner ce pays et sa diversité, et inspirer tout le Brésil ? C´est bien le rôle d´une capitale il me semble.
Brasília, the federal capital city of Brazil, welcomes me after a quiet nine-hour long trip. The over air-conditioned bus and the reclining seats enabled me to spend a (very) disconnected night but nevertheless (relatively) restful.
As I arrived there, the temperature was cool, the sky was low, very cloudy and the atmosphere was damp. These first Brazilian rains are going to go very well with the topic of architecture… or not. Lights! Camera! Action!
The genius and prolix Brazilian architect Oscar Niemeyer – to whom we owe most of the buildings of this federal capital city, built in the space of only 10 years and inaugurated in 1960 in the middle of nowhere in order to colonise the inner vastness of Brazil – has had this scatty idea to design the city in the shape of a plane. Yes, you've read well – a plane!
He also imagined a new system of addresses and a new organisation of the city, known in architecture under the name of modernism. It is magnificent, the avenues are gigantic, and the buildings compete in architectural beauty under the rain or the sun that alternate regularly above my head. But this city was not designed for pedestrians, not even for the too great number of inhabitants who colonise the satellite cities of Brasília, which have neither the design of the buildings of Brasília nor the shape of a plane. The Brazilians who work in Brasília are stuck in endless traffic jams at the rush hours, just like in any other modern city – nothing revolutionary.
Modernism has lived its time, and many Brazilians reproach the lack of social, cultural and artistic life of this city which is little connected, out of time, at the border of science-fiction. Brasília is to me similar to the Praça dos tres Poderes (the square of the three powers) where all the decisional
organs of Brazil work side by side. This gigantic and oversized square, smooth and sober, shelters the political elite of the country in an urban environment. It is an esplanade, or rather a way of life absolutely not representative of the whole of the country. Would this explain that?
In spite of all, this city remains visually beautiful, especially at night time, and it offers so many opportunities to skate-board (!)
But does this reflect Brazil enough to embody this country and its diversity, and over all, inspire the rest of Brazil? It seems to me that it's the role of a capital city